La phobie de conduire, nommée également amaxophobie, est une peur excessive ressentie à l’idée de prendre le volant. Je ne dirais pas que cette phobie est totalement irrationnelle puisque oui, la route est dangereuse et potentiellement mortelle. Un instant de baisse de vigilance et un accident est vite arrivé. Le problème apparaît lorsque la personne n’envisage pas du tout la possibilité de conduire, ce qui la limite fortement dans ses activités et la maintient dans son anxiété et son manque de confiance en elle. Vous avez le permis mais continuez à prendre le bus, ce qui vous fait perdre un temps considérable. Le panneau bleu indiquant l’autoroute vous donne des sueurs froides. Vous évitez au maximum d’avoir un passager dans la voiture de peur d’avoir un accident et qu’il lui arrive quelque chose de grave. Vous pensez souffrir d’amaxophobie ? Comment vous en libérer ?

Symptômes de l’amaxophobie

Lorsqu’une personne amaxophobe se trouve au volant, elle peut commencer à ressentir les mêmes symptômes qu’une crise de panique, c’est-à-dire : 

 

  • sentiment de dépersonnalisation ou de déréalisation, ce qui fait penser à l’individu qu’il va faire un malaise ; 
  • maux de ventre pouvant mener à une diarrhée ;
  • palpitations ;
  • vertiges ; 
  • tremblements ; 
  • sensation d’étouffer, boule dans la gorge ;
  • transpiration ; 
  • bourdonnements d’oreilles ; 
  • manque de concentration et de vigilance pouvant pousser la personne à avoir, malgré elle, des comportements dangereux sur la route.

Ces personnes ont généralement une attitude d’évitement, ce qui aggrave leur phobie. Pour ma part, j’ai eu cette phobie en ayant décroché mon permis. Pendant longtemps je ne pouvais pas prendre l’autoroute. Dès que je voyais le panneau bleu « autoroute », je tournais le volant au dernier moment ce qui, malgré moi, me faisait avoir un comportement risqué. J’ai bien été obligée de la prendre lorsque j’ai déménagé et que j’ai trouvé un nouveau job. À force de l’emprunter, je n’ai plus du tout ressenti cette peur.

Causes de la phobie de conduire

Il existe différentes causes à l’apparition de la phobie de conduire : 

 

  • un manque d’expérience, c’est-à-dire les jeunes venant d’obtenir leur permis ; 
  • un traumatisme dû à un accident de la route ; 
  • une mauvaise expérience avec le moniteur d’auto-école ou avec un Inspecteur pendant le passage du permis, comme une humiliation ; 
  • un grand manque de confiance en soi. Puisque rouler demande d’être responsable, cela peut effrayer les personnes manquant de confiance en elles. Elles peuvent avoir peur de provoquer un accident, c’est pourquoi certaines d’entre elles évitent de prendre des passagers dans leur voiture. Personnellement, lorsque j’ai obtenu mon permis, je manquais tellement de confiance en moi que je disais à mes amies : « quand j’aurai mon permis ». Je pensais tellement ne jamais l’avoir que j’ai mis du temps à conscientiser le fait que je l’avais déjà !  
Phobie de rouler

Liens entre la peur de rouler en voiture et d’autres troubles anxieux

Une personne souffrant de la phobie de conduire est souvent victime d’autres troubles anxieux en parallèle :

 

  • la peur de perdre le contrôle, d’effectuer un geste dangereux en voiture qui provoquerait un accident mortel, pour soi ou pour autrui. Il peut s’agir de la phobie d’impulsion ; 
  • une phobie sociale. La personne peut avoir peur de caler, de déranger les usagers de la route, et d’être jugée par eux ; 
  • la claustrophobie, qui peut se manifester par la crainte de rester bloqué sous un tunnel, par exemple.

Conséquences de la peur de conduire

Cette phobie est assez handicapante dans notre société moderne. Si vraiment une personne ne se voit pas du tout rouler, les conséquences peuvent être multiples : 

 

  • ne plus pouvoir réaliser de simples activités comme aller aux courses, à un rendez-vous ou amener ses enfants à l’école. La personne reste dépendante de quelqu’un d’autre pour l’emmener ce qui peut, à la longue, agacer les autres, et gêner l’amaxophobe qui ose de moins en moins demander ; 
  • partir en vacances devient problématique. Si son partenaire de vie roule, la personne ne peut le relayer pour le laisser se reposer ;
  • aller au travail peut être très compliqué. L’individu peut être amené à prendre le bus ou un autre moyen de transport qui va lui faire perdre énormément de temps. Il peut même passer à côté d’un super emploi à cause de cette phobie.

Comment se libérer de la phobie de conduire ?

Comme pour toute phobie, l’amaxophobie se traite et se soigne. Voici les solutions que vous pouvez appliquer dans votre vie afin de vous libérer de cette phobie :

Pratiquer des techniques de relaxation

Si vous souffrez de cette phobie, c’est probablement que vous éprouvez déjà de l’anxiété à la base. Pour vous aider à vaincre l’amaxophobie, vous pouvez, en parallèle, relaxer régulièrement votre corps et votre esprit. Vous pouvez essayer le yoga, la méditation, et apprendre à bien respirer, notamment à l’aide de la cohérence cardiaque. J’en parle dans l’article que j’ai rédigé sur la respiration, que je vous conseille d’aller le consulter. 

Dans tous les cas, détendre votre corps va automatiquement calmer votre mental. A contrario, vous ne pouvez arrêter votre mental si votre corps est totalement crispé et stressé. Les deux sont vraiment liés. 

S’exposer à sa peur

Ce qui m’a personnellement aidé à vaincre ma phobie c’est le fait d’agir, de m’exposer, c’est-à-dire conduire, et ce, malgré la grande peur que je ressentais. De mon côté, j’y suis allée progressivement, et je vous conseille d’en faire de même. Vous pouvez y aller étape par étape, et rester dans une étape jusqu’à ce que celle-ci ne vous angoisse plus. Par exemple :

 

  • aller vous entraîner sur un grand parking avec une personne de confiance ; 
  • rouler avec un proche sur une route très peu fréquentée et sans trop de virages ; 
  • le faire ensuite seul ; 
  • conduire avec une personne de confiance en ville ;
  • rouler seul en agglomération ; 
  • prendre l’autoroute avec un proche ; 
  • emprunter l’autoroute seul.

 

Voici des exemples, mais je pense que vous avez compris le principe. Il s’agit, pour moi, de la meilleure solution pour vous libérer de cette phobie, car votre confiance en vous va forcément augmenter à force de conduire. 

Peur de conduire

Aller consulter un professionnel de la santé

Certains professionnels de la santé peuvent vous aider à surmonter votre phobie si celle-ci apparaît insurmontable pour vous. La TCC (Thérapie comportementale et cognitive) va justement vous aider à trouver le courage de vous exposer à la situation. Elle peut également vous aider à remplacer vos croyances négatives en croyances bien plus bénéfiques pour vous. Par exemple, au lieu de vous dire : « je suis incapable de conduire », dites-vous plutôt : « on ne donne clairement pas le permis à n’importe qui. Si on me l’a donné, c’est que l’Inspecteur a estimé que je le méritais. Je suis donc capable de rouler sur la route en toute sécurité. J’ai acquis les compétences nécessaires pour. Il s’agit juste d’un manque de confiance en moi. » 

Certaines médecines alternatives, comme l’hypnose, peuvent également vous aider. L’hypnose peut vous permettre de rechercher, dans votre inconscient, la cause principale de votre phobie. Certains blocages émotionnels peuvent ainsi être libérés par ce biais.

Essayer la Thérapie par réalité virtuelle

Certains thérapeutes proposent la TRV (Thérapie par réalité virtuelle). Cela se passe en général avec un visiocasque. Vous allez être exposé, de manière virtuelle, à la conduite. Idem que pour l’exposition réelle, vous pourrez y aller étape par étape, et ce, jusqu’à ce que vous vous sentiez à l’aise. 

Le fait de vous exposer dans un premier temps de façon virtuelle va vous permettre de prendre déjà un peu l’habitude de conduire, même si cela ne reste que de la fiction. Si votre phobie est extrêmement forte, cette thérapie vous aidera à trouver le courage et à avoir le déclic de prendre véritablement la route.

Accepter les rechutes

Lorsque vous vous exposerez, comme pour toute phobie, il se peut que quelquefois, vous ayez l’impression de régresser. C’est-à-dire que la veille, vous avez très bien roulé et relevé un défi particulier et le lendemain, pour ce même défi, vous vous en sortez moins bien et commencez à ressentir des symptômes de la crise de panique. Cela ne veut pas dire que vous êtes nul et que tout est oublié. Après tout, nous sommes humains, et relever un défi consomme beaucoup d’énergie. 

Donc si le lendemain, vous ne vous en sortez pas aussi bien, c’est peut-être que votre niveau d’énergie n’est pas le même. Il y a des jours où l’on se sent très bien et d’autres, moins, et c’est normal. Dans tous les cas, sachez que vous progressez quoiqu’il arrive, et ce, même si vous ne le voyez pas. Car il n’y a qu’en passant à l’action que les choses vont changer pour vous. 

Ce n’est pas donc pas une honte si vous revenez un peu en arrière pour revoir une étape que vous pensiez acquise. De toute manière, plus vous roulerez, plus cela deviendra une habitude. Conduire va apparaître très naturel pour vous par la suite, je vous assure ! 

 

La phobie de conduire est une phobie qui se traite. Le tout est d’y aller progressivement et surtout, de ne pas vous flageller si vous bloquez à une étape. À force de persévérance, vous arriverez forcément à vous libérer de cette phobie. Si vous êtes une personne peu sûre de vous, apprendre à surmonter cette peur va vous faire gagner en assurance : au volant, oui, mais aussi de manière plus générale dans votre vie. 

(Si mon travail vous aide smile)