Tout le monde aime sa petite routine, sa sécurité, et c’est normal. Tout le monde ressent donc une appréhension lorsqu’un changement apparaît, que celui-ci soit désiré ou non, puisque tout changement demande de sortir de sa zone de confort. Même un petit changement peut légèrement perturber, comme essayer un nouveau sport. Mais en général, plus le changement est grand, plus la peur ressentie l’est aussi. Cependant, il existe une différence entre appréhender la nouveauté et avoir la phobie du changement, nommée également métathésiophobie. Vous détestez qu’un imprévu vienne gâcher votre journée si bien planifiée. Vous craignez de perdre le contrôle dès que vous sortez de votre zone de confort. Lorsqu’un gros changement survient, vous vous sentez tout bonnement incapable de le gérer. Vous pensez être métathésiophobe ? Comment vous libérer de cette phobie du changement qui vous ronge l’existence ?
Les causes de la Métathésiophobie
La phobie du changement, comme vous le devinerez facilement, se manifeste lorsqu’un changement survient dans votre existence. Les causes peuvent être voulues et bénéfiques, comme :
- un changement de poste, en montant dans la hiérarchie ;
- un nouveau travail ;
- le mariage ;
- la naissance d’un enfant ;
- un déménagement.
Ne culpabilisez donc pas si vous ressentez de l’angoisse ou de la morosité pendant un évènement censé être heureux. C’est tout à fait normal, car ces évènements restent des changements très importants survenant dans votre vie, bouleversant toutes vos habitudes. Tous ces exemples cités sont considérés comme des stresseurs, puisque vous devez mobiliser bien plus d’énergie que d’habitude en effectuant de nouvelles actions répétées. Forcément, vous vous sentirez bien plus fatigué, d’où l’anxiété et la déprime pouvant apparaître.
Nous ne sommes pas tous égaux face au changement. Certaines personnes s’adaptent bien plus facilement et rapidement, c’est vrai. Tandis que d’autres peuvent tomber dans une dépression pendant plusieurs mois. Est-ce juste un manque de volonté de leur part ? Non, tout dépend des expériences vécues dans leur vie, comme :
- un décès ;
- la façon dont vos parents se sont comportés : étaient-ils plutôt aventuriers ou plutôt casaniers, au point de vous rabâcher que le monde est rempli de danger ?
Les symptômes de la phobie du changement
Lorsqu’un changement survient, le métathésiophobe peut ressentir les symptômes suivants, et ce, durant plusieurs mois :
- des crises d’angoisse, avec tous les symptômes qui les accompagnent. Je vous invite à aller consulter l’article sur l’anxiété que j’ai rédigé pour plus d’informations à ce sujet ;
- une déprime, avec un sentiment persistant de vide, de non-sens de la vie, avec une incapacité à ressentir du plaisir, et ce, même avec des activités qui en apportaient auparavant. Sensation d’immobilisme, plus de volonté pour réaliser ces anciennes activités qui procuraient de la joie ;
- perte d’appétit. L’appétit est littéralement coupé. Très peu d’aliments entrent dans l’estomac, au risque d’avoir des nausées voire, des vomissements ;
- une importante baisse de l’estime de soi et bien entendu, de la confiance en soi ;
- difficulté extrême à vivre « normalement », c’est-à-dire comme avant, voire une incapacité à le faire ;
- impression persistante de ne jamais voir le bout du tunnel. La personne pense qu’elle n’ira jamais mieux et qu’elle restera toujours dans cet état ;
- endormissement rapide et facile, avec un réveil matinal provoquant une grande sensation de déprime et une angoisse matinale considérable. Fatigue élevée ressentie au réveil, comme si la personne n’avait pas dormi. Il s’agit, en réalité, de fatigue mentale.

Profil des personnes souffrant de la peur du changement
Certaines personnes ont plus de risques de souffrir de la phobie du changement que d’autres. Vous pouvez ainsi vous reconnaître dans le descriptif ci-dessous :
- vous êtes sans doute une personne très perfectionniste, souhaitant avoir un contrôle total sur votre existence. Le problème, c’est que la vie n’est que changement, donc vous êtes fortement perturbé lorsqu’un imprévu survient au cours de votre journée ;
- En tant que perfectionniste, vous procrastinez. Vous attendez souvent le bon moment pour agir, ou pour changer. Sauf que ce moment n’arrive jamais, car il y a toujours quelque chose qui ne va pas, qui n’est pas parfait ;
- vous avez des croyances profondes vous persuadant que le changement ne peut être que mauvais et dangereux ;
- vous adorez votre routine, votre zone de confort. Sortir de celle-ci reste donc une véritable épreuve. La peur de l’inconnu vous ronge ;
- inconsciemment, vous pouvez vous mettre en situation d’échec. Par exemple, vous lisez de très nombreux livres de développement personnel, mais ne passez jamais à l’action par rapport aux conseils proposés dans ces livres ;
- vous résistez au changement et luttez contre la vie. Vous n’arrivez pas à lâcher-prise ;
- vous avez du mal à gérer vos émotions et êtes assez pessimiste ;
- votre peur prédominante reste la peur de perdre le contrôle ;
- vous souffrez de troubles anxieux et particulièrement du trouble anxieux généralisé ;
- une de vos plus grandes peurs est celle d’être abandonné et de ne pas être aimé. Ainsi, vous vous comparez négativement aux autres et craignez de les décevoir si vous subissez un échec ;
- vous manquez d’énergie. En réalité, plus vous cherchez la sécurité, plus vous manquez de vitalité.
Est-ce normal de craindre le changement ?
Bien que la phobie du changement ne touche pas tout le monde, il est naturel d’appréhender la nouveauté.
Avoir peur du changement est une stratégie de survie. En effet, si nos ancêtres de la préhistoire ne demeuraient pas sur le qui-vive dès qu’un petit changement survenait, ils n’auraient pas survécu très longtemps. Effectivement, nos ancêtres étaient en proie à de nombreux problèmes, comme les prédateurs, la météo, etc.
Voilà pourquoi il est bien plus facile pour notre cerveau de se concentrer sur le négatif plutôt que sur le positif, puisque celui-ci est programmé pour nous protéger des dangers. Ainsi, lorsqu’un changement survient dans notre vie, notre cerveau va naturellement nous avertir des éventuels risques de celui-ci plutôt que des possibles bénéfices. Par conséquent, il faudra travailler davantage pour voir naturellement le positif d’une situation plutôt que le négatif.
C’est pareil pour le corps. Tout changement est considéré comme un stresseur pour notre organisme. Il lui faudra du temps pour s’adapter à une nouvelle situation.
Nous demeurons naturellement plus sensibles aux menaces plutôt qu’aux opportunités. Et puisque la nouveauté implique tout de même des pertes, vu que notre existence change, il est logique de l’appréhender. Vous n’êtes donc pas anormal ! C’est juste que si le changement vous fait trop souffrir, il va falloir entreprendre quelques actions pour mieux le supporter.
Comment se libérer de la phobie du changement ?
Cela m’est personnellement arrivé. À un moment de ma vie, je commençais à faire une véritable dépression. Je suis tombée tellement bas que c’est à partir de là que j’ai décidé de changer totalement. Je ne supportais plus de me sentir si anxieuse, si mal dans ma peau, au point de presque sombrer dans une dépression.
Ainsi, lorsque vous tombez au plus bas, c’est souvent à ce moment que vous voudrez entreprendre de réelles transformations dans votre existence. En gros, tant que vous « vivotez » avec votre mal-être, vous n’opérerez pas de changement. Mais quand cela deviendra insupportable pour vous, c’est là que vous allez véritablement changer. Mais si vous vous trouvez sur cet article, c’est que vous avez envie de vous débarrasser de cette phobie. Et pour vous y aider, voici des clés pour vous libérer.
Accepter la peur du changement
La première étape reste d’accepter votre phobie et surtout, de ne pas culpabiliser. Non, vous n’êtes pas un malade mental et n’êtes pas faible. Vos expériences de vie ont juste fait que vous avez du mal à tolérer la nouveauté, c’est tout.
Puis, il est très important de lâcher prise sur les changements que vous n’avez pas désirés, comme les décès. Il y a donc lieu de lâcher prise sur tous les évènements que vous ne pouvez contrôler.
Dites-vous ensuite qu’il est impossible de vivre sans changement, puisque la vie n’est que changement. Vous pouvez, quelquefois, penser que tout restera toujours pareil, vu que vous avez l’impression que rien ne change dans votre existence. Par exemple, pendant trois ans, vous vous levez, allez au travail, réalisez vos activités passionnantes, allez vous coucher. Rien ne change. Mais si. Votre corps change, les autres changent et surtout, un jour ou l’autre, un changement, positif ou négatif, va survenir. S’opposer au changement, c’est tout simplement refuser de vivre.
Enfin, si vous n’osez pas entreprendre une activité de peur de contrarier votre entourage, sachez que vous vivez déjà pour vous, et non pour autrui. Et dans tous les cas, les gens vous critiqueront. N’ayez donc pas peur de décevoir vos semblables et passez à l’action, si c’est ce que vous désirez vraiment.

Stopper progressivement certaines habitudes
Les habitudes sont des compulsions. Ainsi, pour vous habituer petit à petit au changement, commencez par réaliser des gestes simples. Par exemple, vous prenez systématiquement un café à 16 h, même si vous n’en avez pas envie. Et si vous cessiez cette compulsion, en prenant seulement votre café quand vous le désirez, même s’il est minuit ? Vous vivrez bien mieux, en ressentant plus de joie.
Tentez donc de lister vos habitudes ressemblant à des compulsions pendant une journée, et essayez de les changer.
Bien sûr, certaines compulsions sont sociales, et vous ne pouvez pas y faire grand-chose, à part les respecter. Par exemple, devoir vous lever tôt pour emmener votre enfant à l’école. Dans ce cas, mieux vaut respecter cette habitude, car autrement, cela risque de faire plus de mal que de bien à votre bambin. Il convient de trouver le juste milieu.
Conserver au maximum les plaisirs de la vie
Lorsque vous vivez un changement et que vous êtes métathésiophobe, le plus important reste de conserver, le plus possible, des éléments de votre ancienne routine dans votre nouvelle vie. Par exemple, continuez à réaliser les activités que vous appréciez aux mêmes heures. Ainsi, malgré le grand changement, vous continuerez à ressentir un petit environnement familier. Il est primordial de continuer à réaliser les activités que vous aimez, et ce, afin de ressentir un maximum de joie et d’éviter ou de diminuer un éventuel sentiment de déprime.
Augmenter sa confiance en soi et devenir responsable de sa vie
Si vous avez une importante peur du changement, c’est probablement parce que vous n’avez pas une grande confiance en vous et en vos capacités. Vous craignez donc de ne pas réussir à vous adapter. Sachez cependant que l’être humain s’adapte à tout. Vous aussi oui !
Vous avez vraisemblablement peur de l’échec et de ne pas être à la hauteur. Mais rappelez-vous de tous les changements que vous avez déjà vécus. C’est mission accomplie, puisque vous êtes encore en vie, non ? Donc, pourquoi n’arriveriez-vous pas à surmonter un nouveau changement, quel qu’il soit ? VOUS EN ÊTES CAPABLE. Et même si vous commettez quelques erreurs en chemin, ce n’est pas grave, car personne n’est parfait. Ce changement vous permettra d’apprendre de nouvelles choses, vu que le changement est évolution.
En fait, la confiance en soi vient avec l’action. Plus vous allez oser la nouveauté, et plus vous allez acquérir de la confiance en vous.
Vous devez aussi développer en vous la notion de responsabilité. C’est-à-dire, reprendre le pouvoir sur vos émotions et sur votre manière de réagir. Quoi qu’il se passe dans le monde extérieur, vous avez le choix entre réagir de manière positive ou négative. Vous pouvez contrôler votre façon de réagir aux évènements.
Voir les choses de manière positive
Si vous avez la phobie du changement, c’est que vous avez un tempérament anxieux à la base et aussi, un état d’esprit assez pessimiste. Il convient donc de vous entraîner à voir les choses plus positivement. Voici des clés pour y parvenir :
- changez votre façon de percevoir le changement. Portez votre attention sur ce qui n’a pas changé dans votre existence, comme vos fréquentations, vos activités, etc. histoire de garder des points d’ancrage ;
- essayez de pratiquer la visualisation positive. Installez-vous confortablement dans votre fauteuil, fermez les yeux et projetez-vous dans votre nouvelle vie, et ce, de manière positive. Par exemple, si vous avez été promu, imaginez-vous dans votre nouvelle fonction, épanoui dans votre travail et gérant votre équipe avec perfection. Mettez-y les émotions, les sensations. Le but étant de vous entraîner à voir ce changement de manière positive ;
- au lieu de vous focaliser sur ce que vous pouvez perdre avec ce changement, demandez-vous plutôt ce que vous allez y gagner. En cas d’insuccès, dites-vous que dans tous les cas, vous allez évoluer et apprendre, puisque l’échec reste une expérience très enrichissante ;
- créez un tableau avec le pour et le contre du changement. L’écriture vous permettra de prendre conscience de tous les côtés positifs qui vous attendent dans ce changement ;
- apprenez à poser les bonnes questions. Par exemple, au lieu de vous dire « mais pourquoi je n’arrive pas à bien m’acclimater à ce changement ? » Vous pouvez plutôt vous demander « comment faire pour réussir à m’adapter au mieux à cette nouveauté ? » Privilégiez ainsi les questions commençant par « comment » plutôt que par « pourquoi », car celles-ci sont plus portées sur l’action et donc, sur l’évolution.
Se faire aider par un professionnel de la santé
Enfin, si vous éprouvez vraiment de grandes difficultés à surmonter un changement, il n’y a pas de honte à cela. N’hésitez pas à aller consulter un professionnel de la santé.
Un psychanalyste peut être conseillé si vous avez des croyances négatives profondément ancrées sur le changement.
Une TCC (Thérapie comportementale et cognitive) peut aussi être envisagée afin de modifier la perception que vous avez du changement. Cette thérapie vous aidera à voir la nouveauté plus comme une opportunité et un gain plutôt que comme un risque et une perte. Le thérapeute pourra également vous donner quelques exercices vous faisant passer à l’action pour, petit à petit, apprivoiser le changement.
La phobie du changement reste l’ennemi de l’évolution, puisqu’une existence figée ne demeure qu’une illusion. En effet, la vie est, par nature, changeante et incertaine. Avec cet article, vous obtiendrez des clés pour surmonter au mieux les changements qui se présenteront dans votre vie. Vous pourrez passer de la phobie du changement à une simple appréhension de celui-ci. Vous remarquerez ainsi que vous vivrez avec un grand sentiment de paix.
(Si mon travail vous aide )